Les Cahiers d'Adèle est une revue culturelle thématique à parution aléatoire. Chaque numéro explore un thème déterminé par la triade du comité éditorial, et proposé aux différents auteurs par le biais d’appel à contributions. Le projet des éditions Adèle & Otto s’articule autour d’une volonté de créer un objet imprimé constitué de productions originales, tant littéraires que graphiques.
« Il ne faut pas voir la réalité telle que je suis »
Au fil des parutions, Les Cahiers d’Adèle développe un thème qu’elle n’interroge que dans la stricte mesure où celui-ci permet d’appréhender le monde de diverses manières. Les Cahiers d’Adèle décline en monochromie essais, poésie, nouvelles littéraires ou illustrations au fil des diverses contributions.


Les Cahiers d'Adèle is a randomly published cultural magazine based in Toulouse (France).
"Do not see reality as I am"
Troughout its publications, Les Cahiers d'Adèle develops a theme which it only questions strictly in cases where this facilitates an understanding of the world of various means. Les Cahiers d'Adèle publishes in monochome compositions, poetry,
short stories or illustrations trough the various contributions.

samedi 17 décembre 2011

Appel à contribution n°9 "mécanique"



La mécanique :
La nature a ses lois qui parfois contredisent les désirs et la volonté des hommes. De cette contradiction nait l’une des formes de hasard qui qualifie des effets dont nous ignorons les causes. La nature a des raisons que la raison ignore et produit dans beaucoup de cas des effets qui sont contraires à l’intérêt des hommes. Pour s’en protéger les hommes ont recours à la ruse, qui en grec se dit méchané et qui donnera le terme mécanique. La mécanique consiste donc dans la ruse nécessaire à l’accomplissement des ses désirs et volontés. Art de l’illusionniste ou du faussaire.
La mécanique se joue dans un rapport de force qui consiste par ruse à arraisonner toute chose à nos fins. Loin de découvrir ce dont elle se sert, la mécanique l’utilise pour satisfaire ses finalités.
Pour autant, on ne saurait commander à la nature qu’en lui obéissant. Se servir d’une chose suppose donc que l’on sache ce qu’elle est. Tout combat, toute ruse, loin d’anéantir, révèle ce qui est combattu.
Les propositions sont envoyées par e-mail à l'adresse suivante : 
adeleottoediteurs@gmail.com
Dead-line pour les remises de contributions : 30 mars 2012
Recommandations aux auteurs
Textes : 
format .doc, 5 pages ou 20 000 signes espaces compris maximum
Merci de préciser le nom et le prénom de l'auteur, ainsi que le titre
Illustrations et photographies : 
Noir et blanc, format .jpg, .pdf, .tiff, .eps
300 dpi aux dimensions d'impression
Pour les légendes : artiste, œuvre, date, technique

Crapeaud mademoiselle, Pipi, in n°8, Icône


Vicent Baldenspelberg, Tatoo, in n°8, "Icône"


Frédéric Sallaz, Fatbat, in n°8, Icône


Assez, Sans titre 1 et 2, n°8, "Icône"

Vanessa Dakinsky, Hélium, oil on paper, in n°8 "Icône", version originale


samedi 29 octobre 2011

Appel à contribution n°9 "mécanique"


La mécanique :

La nature a ses lois qui parfois contredisent les désirs et la volonté des hommes. De cette contradiction nait l’une des formes de hasard qui qualifie des effets dont nous ignorons les causes. La nature a des raisons que la raison ignore et produit dans beaucoup de cas des effets qui sont contraires à l’intérêt des hommes. Pour s’en protéger les hommes ont recours à la ruse, qui en grec se dit méchané et qui donnera le terme mécanique. La mécanique consiste donc dans la ruse nécessaire à l’accomplissement des ses désirs et volontés. Art de l’illusionniste ou du faussaire.
La mécanique se joue dans un rapport de force qui consiste par ruse à arraisonner toute chose à nos fins. Loin de découvrir ce dont elle se sert, la mécanique l’utilise pour satisfaire ses finalités.
Pour autant, on ne saurait commander à la nature qu’en lui obéissant. Se servir d’une chose suppose donc que l’on sache ce qu’elle est. Tout combat, toute ruse, loin d’anéantir, révèle ce qui est combattu.

Les propositions sont envoyées par e-mail à l'adresse suivante : 
adeleottoediteurs@gmail.com

Dead-line pour les remises de contributions : 1er février 2012

Recommandations aux auteurs
Textes : 
format .doc, 5 pages ou 20 000 signes espaces compris maximum
Merci de préciser le nom et le prénom de l'auteur, ainsi que le titre
Illustrations et photographies : 
Noir et blanc, format .jpg, .pdf, .tiff, .eps
300 dpi aux dimensions d'impression
Pour les légendes : artiste, œuvre, date, technique


Marilyn Monroe par Truman Capote, 1959


Marilyn Monroe

Marilyn ? Juste de la terre d’argile, vraiment ; une divinité pas très nette — dans le sens où un banana split, ou un cherry jubilee, est une chose pas très nette — mais divine.
Des lèvres scabreuses, une chevelure inondante, des pattes de soutien-gorge glissantes, le tortillement rythmique de volumes toujours en mouvement qui luttent pour plus d’espace dans l’infini de son décolleté, tels sont ses emblèmes, ses attributs, si propices à la caricature qu’on était en droit de supposer qu’ils l’auraient rendue aussitôt identifiable dans le monde entier ; or, dans ce qu’on appelle la vie réelle, Marilyn n’est pas facile à identifier. Elle évolue dans les rues de New-York sans être en butte aux regards, fait signe à des taxis qui passent leur chemin, se fait servir un jus d’orange à la terrasse d’un café Nedick’s, et le serveur ne se doute aucunement que sa cliente fait l’objet de quelques-unes des plus ambitieuses ambitions. En fait, plus souvent qu’en mainte autre circonstance, il faut que l’on nous dise que c’est bien Marilyn, car elle a l’air, pour qui la voit fortuitement, d’un simple spécimen, entre tant, de la geisha américaine, de la chérie tarifée, de la mignonne de boîtes de nuit, dont la carrière s’étend des cheveux décolorés à douze ans jusqu’à un homme marié ou trois, confisqués aux épouses quand elle aura vingt ans.
Mais si conforme au  « type » que soit Marilyn par certains cotés, elle n’y appartient pas véritablement : elle manque trop de dureté ; et puis elle est capable d’une grande concentration en matière de sensibilité, le vrai secret pour qu’un talent quelconque puisse agir. Ce qui est le cas chez elle. Le personnage qu’elle joue, silhouette de petite abandonnée à la gaminerie pathétique, est d’une santé et d’un charme convaincants, faciles à comprendre, en raison du très faible écart entre son image cinématographique et l’impression qu’elle donne en privé. Or l’une et l’autre de ces personnalités tirent leur séduction d’une même circonstance : sa nature d’orpheline, en effet ; tant en esprit qu’à la lettre. Elle a reçu la souillure et aussi l’illumination, les stigmates de la mentalité orpheline : ne se fiant à personne, ou si peu, elle trime comme une paysanne pour plaire à tous ; elle veut faire de chacun de nous son cher protecteur. Et nous, par conséquent, nous, son public et les gens qu’elle connait, sommes flattés, apitoyés, excités. Cette anxiété profonde qui lui est propre (quiconque n’arrive jamais moins d’une heure en retard aux rendez-vous, c’est qu’il est empêché de partir par l’incertitude et l’angoisse, non par la vanité ; et c’est l’angoisse, encore, la tension due à l’incessant besoin de plaire, qui pour une large part occasionne les fréquents maux de gorge dont elle est incommodée, ses ongles rongés, ses paumes moites, ses petits accès de rires gloussantes à la japonaise), c’est cela même qui nous incite à une chaleureuse et fondante sympathie, que ne fait rien pour abolir l’éclat de son attitude, pour le reste si flamboyante : peut-on imaginer rien de plus puissant, et de plus désarmant, de plus enjôleur qu’une personne trompettée en tous lieux et pour qui nous sommes suppliés d’être compatissants. Et nous sommes tout disposés à l’être : dans une telle situation, chaque participant peut dévorer à belles dents sa part, et tout le monde est content.
Sans cesse, on nous répète que Marilyn est une « institution », un « symbole » ; et son mari lui-même, l’auteur dramatique Arthur Miller, a écrit un article pour nous en informer. Mais les institutions tendent vers les ténèbres ; et les symboles sont choses plus dénuées de vie encore, et de sang : oui, ce sera un jour bien morne que celui où cette fille charmante, et vivante, acceptera avec le plus grand sérieux un emprisonnement verbal aussi glacé.

Sommaire du numéro 8 "Icône"


 Les icônes colorées de Mark Ryden
Hélène Néard
Autodrome
Sophie Regnier
Hélium
Vanessa Dakinski
Les amours de Carmen
Guillaume Decourt
Bagatelle
Guillaume Decourt
Premier choix
Aranthell
Fatbat
Frédéric Sallaz
L'affiche
Christophe Havot
La starionnette
Jan Thiron
La toute puissante
Marlène Tissot
Sans titre
Assez !
A l'affiche
Philippe Leroyer
L'intrus
Christiane Prioult
Masques
Sébastien Cochelin
Icon
Siouxsie and the banshees
Tattoo
Vincent Baldenspelberg
Marie-Lyn
Laure G.
Frederick et moi
Al Denton
Pipi
Crapaud Mademoiselle
Eidôlon
Patrick Portet
Marilyn Monroe
Truman Capote

lundi 24 octobre 2011

EXPO NICOLAS GOUT "LES OISEAUX"

« L’invitation de l’équipe de la revue Les Cahiers d’Adèle pour la soirée de sortie du nouveau numéro est l’occasion de montrer, outre certaines illustrations réalisées pour la revue, une sélection de dessins issues de la série « les oiseaux », débutée voilà maintenant plusieurs années.
Il m’est difficile de revenir sur la genèse de ce sujet, tant il semble s’être imposé au fil du temps. Les références personnelles sont lointaines, et même si je me remémore parfois mon attirance pour une forme d’illustration naturaliste, elles ne tiennent plus lieu aujourd’hui de base de travail.
L’oiseau fait pour moi l’objet d’une observation quotidienne. Non pas tant sous l’angle de vue d’un naturaliste dilettante, plutôt comme simple spectateur distant d’un monde a porté, une vie à côté qui me fascine et m’interroge, où l’animal, débarrassé de ses caractéristiques spécifiques semble devenir l’acteur d’une tragédie mystérieuse. Puis, au stade du dessin, l’ «oiseau», dépouillé de sa qualité de sujet, devient une palette de formes à explorer. Dans une relation tendue entre supports et matières, je cherche à creuser (littéralement) jusqu’à l’obsession cette dimension dramatique. »

Nicolas GOUT
http://bigvolvo.blogspot.com  

Bicoq’, galerie vivante 
2 rue du Coq d’Inde, Toulouse
Exposition du 24 octobre au 06 décembre 2011

Nicolas GOUT, né en 1971 à Grenoble, vit et travail à Toulouse.
Étudiant aux Beaux-Arts de Toulouse dans les années 90, il y forme le groupe 330+1 avec Stéphane ARCAS, Manuel POMAR, Éric POMMES et Jean POMMIES (expositions collectives entre 1992 et 1997). Parallèlement, il développe un travail personnel sous forme d’installations, influencé par l’Art Minimal, l’Arte Povera et les travaux de Joseph Beuys (expositions entre 1994 et 1998).
Membre fondateur de l’association ALaPLAGE en 1997 (qui deviendra l’actuel LIEU COMMUN) et membre du collectif d’artiste ALP Le COLLECTIF avec entre autres Laurence BROYDÉ, Florence CARBONNE, Pascal MARZO, Manuel POMAR, Thérèse PITTE, Violaine SALLENAVE, Béatrice UTRILLA et Claude VALENTI (expositions en 2004 et 2005). Abandonnant son travail de «sculpture» au début des années 2000, il continu de se consacrer au dessin et expose en 2009 à LIEU COMMUN (exposition collective dans le cadre de Graphéine - la saison du dessin contemporain).

dimanche 16 octobre 2011

samedi 8 octobre 2011

Sortie LCDA #8

VENDREDI 28 OCTOBRE 2011
@ Bicoq, 18h00

Sortie de la revue Les Cahiers d'Adèle #8 consacré au thème "Icône"
Exposition de Nicolas Gout "les oiseaux" (notamment illustrateur LCDA)
Lectures publiques en présence des auteurs

dimanche 27 février 2011

Hie! par Arthur Cravan. Publié dans le numéro sept

Fabian Avenarius Lloyd dit Arthur Cravan fut le créateur et l’unique rédacteur de la revue Maintenant, qui comporta 5 numéros de 1912 à 1915 où se mêlaient poésie, chroniques littéraires et artistiques. Champion de France de boxe, poète et critique, Arthur Cravan traversa le début du 20ème siècle comme une fusée et disparu mystérieusement au large des cotes du Mexique à l’âge de 31 ans, laissant une œuvre faite de brulots scandaleux qui influencera le mouvement dadaïste.

Hie ! 
Quelle âme se disputera mon corps ?
J’entends la musique :
Serai-je entraîné ?
J’aime tellement la danse
Et les folies physiques
Que je sens avec évidence
Que, si j’avais été jeune fille,
J’eusse mal tourné.
Mais, depuis que me voilà plongé
Dans la lecture de cet illustré,
Je jurerais n’avoir vu de ma vie
D’aussi féeriques photographies :
L’océan paresseux berçant les cheminées,
Je vois dans le port, sur le pont des vapeurs,
Parmi des marchandises indéterminées,
Les matelots se mêler aux chauffeurs ;
Des corps polis comme des machines,
Mille objets de la Chine,
Les modes et les inventions ;
Puis, prêts à traverser la ville,
Dans la douceur des automobiles,
Les poètes et les boxeurs.
Ce soir, quelle est ma méprise
Qu’avec tant de tristesse,
Tout me semble beau ?
L’argent qui est réel,
La paix, les vastes entreprises,
Les autobus et les tombeaux ;
Les champs, le sport, les maîtresses,
Jusqu’à la vie inimitable des hôtels.
Je voudrais être à Vienne et à Calcutta,
Prendre tous les trains et tous les navires,
Forniquer toutes les femmes et bâfrer tous les plats.
Mondain, chimiste, putain, ivrogne, musicien, ouvrier, peintre, [acrobate, acteur ;
Vieillard, enfant, escroc, voyou, ange et noceur ; millionnaire, [bourgeois, cactus, girafe ou corbeau ;
Lâche, héros, nègre, singe, Don Juan, souteneur, lord, paysan, [chasseur, industriel,
Faune et flore :
Je suis toutes les choses, tous les hommes, et tous les animaux !
Que faire ?
Essayons du grand air,
Peut-être y pourrai-je quitter
Ma funeste pluralité !
Et tandis que la lune,
Par-delà les marronniers,
Attelle ses lévriers,
Et, qu’ainsi qu’en un kaléidoscope,
Mes abstractions
Elaborent les variations
Des accords
De mon corps,
Que mes doigts collés
Au délice de mes clés
Absorbent de fraîches syncopes,
Sous des motions immortelles
Vibrent mes bretelles ;
Et, piéton idéal
Du Palais-Royal,
Je m’énivre avec candeur
Même des mauvaises odeurs.
Plein d’un mélange
D’éléphant et d’ange,
Mon lecteur, je balade sous la lune
Ta future infortune,
Armée de tant d’algèbre,
Que, sans désirs sensuels,
J’entrevois, fumoir du baiser,
Con, pipe, eau, Afrique et repos funèbre,
Derrière des stores apaisés,
Le calme des bordels.
Du baume, ô ma raison !
Tout Paris est atroce et je hais ma maison.
Déjà les cafés sont noirs.
Il ne reste, ô mes hystéries !
Que les claires écuries
Des urinoirs.
Je ne puis plus rester dehors.
Voilà ton lit ; sois bête et dors.
Mais, dernier des locataires,
Qui se gratte tristement les pieds,
Et, bien que tombant à moitié,
Si j’entendais sur la terre
Retentir les locomotives,
Que mes âmes pourtant redeviendraient attentives !


Arthur Cravan
Revue Maintenant, juillet 1913

jeudi 24 février 2011

Couv du numéro sept

© Nicolas Gout

contribution sonore au numéro 7 (2) : Boris Vian, je bois

contribution sonore au numéro 7 (1) : Serge Gainsbourg, intoxicated man

Un nouveau point de vente!

Chers lecteurs,

Vous pouvez désormais retrouver le numéro sept consacré à l'Ivresse dans l'excellente librairie toulousaine Oh les beaux jours, 20 rue sainte Ursule (www.ohlesbeauxjours.com).

Si vous n'habitez pas Toulouse, tous les numéros précédents (sauf le premier, épuisé) sont disponibles par VPC à l'adresse des éditions Adèle et Otto éditeurs (17 rue des Couteliers, 31000, Toulouse), au prix unique de 5 euros par exemplaire, frais de port compris.

Votre revue préférée est également disponible dans les points de vente habituels :
  • librairie Ombres blanches
  • librairie des Abattoirs
  • galerie GHP
  • bar le Bicoq
Bonnes lectures!

Sommaire du numéro 7 consacré à l'ivresse

Un bon titre
JAN THIRION
Nos vies d’alcool
GUILLAUME SIAUDEAU
Yv(r)es
PATRICK PORTET
Professeur particulier
PHILIPPE LEROYER
Le vin de l’antique
HELENA NEARD
Linge
KHUN SAN
Perméables
CHISTOPHE HAVOT
Hie !
ARTHUR CRAVAN
Apnée
ELISE BLAQUE
La tournée du père Noël
DENIS SIGUR
Intoxicated man
SERGE GAINSBOURG
Je bois
BORIS VIAN
Danse dionysiaque
MARION CHOMBART DE LAUWE
Sans compter
FRANCOISE QUARDON
Rêves d’ivrognes
VINCENT LEVEBVRE
Le goût des fraises
CLAUDINE CANDAT
La fête à Fred
MANU CAUSSE
Femme
KHUN SAN
Vertige
CHRISTIANE PRIOULT